20 avr. 2015

5 mois à ruminer

Et sans aucun lien de cause à effet bien sûr (!!), quand j'ai commencé à me sentir plus du tout intéressée par rien du tout, je venais juste de faire un saut en France. 
J'ai passé un long trimestre cachée chez ma grand mère au fin fond de ma Provence à lire du Dickens. (Enchainer Oliver Twist, David Copperfield, le 1er livre des Grandes espérances et le Magasin des Antiquités, ce n'est pas nécessairement le meilleur des remèdes pour les jeunes trentenaires indécis et solitaires : ça manque de sexe).

Les attentats terroristes de Paris en janvier m'ont mise en état de choc. Je visitais un ami à Marseille. En début d'apresm, c'est lui depuis le boulot, qui me contacte, moi chez lui et m'informe de ce qui s'est passé dans les locaux de Charlie Hebdo. (Je disais que j'étais totalement déconnectée.) 
Alors j'allume l'ordinateur et je demande à google. Je trouve la video de l'assassinat du policier et je la regarde et j'ai apparemment vu quelque chose que peu ont vu.
Je ne l'ai regardée qu'une seule fois mais j'ai distinctement compris ce qu'a dit le policier touché et tombé au sol lorsque le fou s'avance vers lui. Il dit l'unique chose qui soit purement factuelle, qui démontre qu'il connait les règles, qu'il est un professionnel. 
Il n'a pas supplié pour sa vie, pleuré de douleur ou gémi de peur. Il a dit "je suis touché".
Selon toute vraisemblance, ces mots mettent un terme à l'affrontement. Cela signifie qu'il n'y a plus ni menace ni obstacle : l'adversaire est au sol, il a déposé les armes, tu peux continuer ton chemin. 
C'est les règles de la guerre, du banditisme, du sport, des jeux, de toutes les formes d'affrontements entre humains. Mais l'autre barjot, il l'a tué. Il n'y a aucune règle pour lui, aucune. 
Ca c'est le terrorisme.

Quelques jours plus tard, je partais pour Rome. Quand j'ai désiré écourter mon voyage dans la ville éternelle pour rentrer en France, j'ai compris que j'étais en état de choc et que je devais travailler là dessus, j'ai commencé par pleurer un coup. Ça aide.

Heureusement que je ne me laisse pas aller longtemps à la mélancolie et je suis contente (soulagée) d'avoir accepté l'idée que je n'étais toujours pas prête à faire semblant d'être dans le "moule" et que je ne me sentais toujours pas obligée...

En mars j'ai à nouveau dit au revoir à ma patrie et j'ai mis le cap sur un tout nouveau continent ! 
Récemment, j'ai reconnecté avec les news, les bruits du web, la littérature contemporaine et mes contemporains !
Ca va beaucoup mieux, merci.

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